Du
8 Février au 22 mars prochain au « Macareux », dans le
2e arrondissement de Paris, le collectif « Différents Ciels »
exposera pour la première fois.
Rencontre
avec Dawn, l'un des artistes de l'asso « Xpressions urbaines », qui pratique entre autre le lightpainting et le
bodypainting.
Dawn, Bonjour, qui
es tu et peux tu nous parler de ton Art ?
J'ai plusieurs
pratiques. J'ai commencé par le « Vandale », donc du
tag, par ce que ça me plaisait et que c'était la suite logique de
l'univers du Hip-Hop, dans lequel j'ai découvert la musique, la
danse, et après tout ce qui était graphique. J'avais des potes qui
graffaient, qui taguaient et petit à petit j'ai sauté le pas : au
départ on fait des fonds de murs, on guette, on fait 10 tags à
l'arrache. Bref, ça a été marrant jusqu'à ce que certains se
fassent choper et je suis sorti un peu de tout ça.
Je me suis concentré
sur mon univers sportif, dans lequel j'avais beaucoup d'envies,
beaucoup de projets. J'ai fait du Basket, du Skate, de l'Ultimate,
des sports qui avaient tous un lien avec le milieu urbain.
Malheureusement l'âge des articulations et du physique m'a
rattrapé... (rires)
A ce moment-là je me
suis dit que c'était le moment parfait pour reprendre tous les
projets de création que j'avais mis de côté et essayer d'en faire
vraiment quelque chose.
Dans mes activités
sportives, j'ai commencé à avoir des idées de photos et là
dessus j'ai rencontré une nana qui m'a filé un appareil en me
disant : « Vas-y prends le, fais des réglages, amuse
toi ... » Ce que j'ai fait ! Et là, j'ai vraiment
accroché, j'avais jamais eu d'appareil à moi et ça a été super
de pouvoir faire des expériences avec.
Ensuite, j'ai rencontré
Marko 93, en faisant un atelier de calligraphie avec lui. Et puis on
a vu Marko brancher un appareil photo sur un rétro-projecteur, on
l'a vu faire des trucs moi et mon pote : on a rien compris !...
J'ai commencé à
discuter avec lui de ce truc magique qu'il faisait et tout de suite,
j'ai su que c'était ça, à mon premier contact avec le
lightpainting...
Peu de temps après,
Marko nous a filé via Facebook plusieurs photos. D'habitude je suis
plutôt contre ces trucs-là de réseaux sociaux, mais on m'a
convaincu en me disant que je pouvais m'en servir d'une manière
intelligente, créer du lien, rencontrer des gens intéressants …
Et quand il a balancé les photos sur Facebook, y a un ancien pote
de lycée qui les as vues et qui m'a demandé si c'est moi qui en
était à l'origine. Je lui réponds que non et que j'ai découvert
ça avec Marko. Il me dit alors qu'il est président d'une asso
qu'il a montée il y a deux ans et que le lightpainting est leur
activité principale ! Il m'a proposé de venir pour apprendre et de
rester si ça le faisait et si j'en avais envie. Je suis venu, et je
ne suis jamais reparti, c'est aussi simple que ça ! On m'a fait mon
petit portrait, j'ai regardé comment ça marchait et je me suis
intégré immédiatement même si connaître d'autres personnes de
cette asso, ça m'a pas mal aidé.
L'autre déclic pour moi
: la découverte de l'urbex, cet environnement où à
chaque fois on a l'impression de découvrir quelque chose de
précieux, de violer en même temps un sanctuaire, c'est très
particulier...Découvrir les usines, les carrières, on a le temps,
on a pas de contraintes, on est pas emmerdés par les voitures.
C'est à ce moment-là que j'ai commencé à travailler
sérieusement. Et ça coïncidait avec l'achat de mon appareil.
En parallèle, je me
suis retrouvé dans l'obligation de faire du bodypainting. Le
coordinateur m'a dit qu'il avait un événement et qu'il avait
besoin d'un coup de main pour l'accueil et éventuellement de
l'animation. Au début j'étais très frileux, je ne voulais pas le
faire et puis finalement, j'ai pris un Poska et je n'ai pas lâché...
Aussi bizarre que ça
puisse paraître il y a beaucoup de correspondances entre le
ligtpainting et le bodypainting. En fait le bodypainting m'a aidé
pour certains tracés que j'ai utilisé ensuite dans le
lightpainting. Je trouve qu'il y a une vraie émulation entre les
deux disciplines. Moi j'ai une préférence de travail pour le
lightpainting par ce que c'est dans ce domaine que je pense avoir le
plus de marge de progression
Ta participation à
l'expo du collectif avec Blue, c'est venu comment ?
Grâce au hasard de
la toile : je vois un message, je rebondis dessus, et on se dit
« Tiens, pourquoi pas ? » Après tout, on a rien à
perdre, au pire on fait la rencontre de quelqu'un avec des atomes
crochus, ou pas...Perso, j'ai trouvé la rencontre super agréable,
on s'est tout de suite bien entendus, chacun a trouvé sympa le
travail de l'autre et on a décidé de collaborer ensemble. Ce que
j'ai beaucoup aimé chez elle, c'est son implication dans la
préparation de ses projets et c'est pour cette raison que j'ai
voulu prendre le train en marche et aussi par ce que j'avais
vraiment envie de faire partie de ce projet d'expo.
J''étais convaincu
qu'il allait beaucoup m'apporter et que ça ne pouvait être
qu'intéressant de me frotter à l'univers de Blue mais aussi de lui
apporter à elle ce que j'avais développé de mon côté. On va
partager, elle va me faire rencontrer des gens et moi aussi et on va
faire un bon bout de chemin ensemble.
J'avais déjà posé
cette question à Blue la dernière fois mais je la réitère pour
toi : Qu'est ce qui fait monter Dawn au 7e ciel ?
La Super Rencontre,
ça peut clairement être ça. Comme quand je suis sorti du déjeuner
avec Blue.
Dans le quotidien, quand
je claque une belle photo, je suis heureux...Parfois c'est la
première de la série et j'ai juste envie de remballer par ce que
toutes celles que je ferai après ne seront peut être pas à la
hauteur...
Ce qui me ferait monter
au 7e ciel aussi, ça serait que Blue vienne me voir dans 2 ans avec
un appareil en me demandant de lui montrer ce que je fais et qu'elle
puisse m'apprendre ses trucs à elle aussi. Développer d'autres
facettes, partager.
Le mot de la fin ?